L’automobile dans les années 50 – épisode 1

Dans les années 50, les européens découvrent la vie moderne avec un pouvoir d’achat plus élevé, l’automobile entre dans la plupart des foyers notamment français.

Les tickets de rationnement sont supprimés en 1949, l’essence est en vente libre et la liberté de circulation est rétablie. Les constructeurs automobiles sont de nouveau approvisionnés en matières premières. Le marché automobile français est le premier en Europe. A la fin des années 40, les constructeurs français ont conçu des voitures populaires qui connaissent un franc succès dans les années 50. D’ailleurs les véhicules des constructeurs automobiles français sont favorisés par les ménages français. Quelques voitures américaines, allemandes et britanniques trouvent également des acheteurs.

Ford en France

Ford réfléchit pendant la guerre à développer une voiture légère d’entrée de gamme. Après quelques prototypes, la Ford Vedette est présentée au salon de l’automobile de Paris en 1948. La vedette est produite à Poissy dans la nouvelle usine de Ford SAF, filiale française du constructeur américain. Concurrente de la Traction, la Vedette est proposée à 620 000 francs. Elle est dotée d’un moteur V8 de 2,1 litres développant 60 ch SAE. 

Un large pare-brise galbé, d’une seule pièce, dégage entièrement la vue à l’avant. La lunette arrière bombée est suffisamment grande pour assurer une vue totale sur la route et rend les manœuvres rapides et sûres. Des équipements sont montés en série comme les phares antibrouillard, des phares de recul automatique, l’éclairage de la malle arrière et de la boîte à gants, le miroir madame éclairé, un allume cigare automatique, une baladeuse qui se branche sur l’allume cigare et pleins d’autres équipements assurant la sécurité et le confort du véhicule. 

Les sièges sont garnis de caoutchouc mousse alvéolé et ainsi améliore considérablement le confort des passagers. Un vaste emplacement est prévu pour les bagages. En 1950, la gamme s’étend avec des modèles coach et cabriolet. La boîte de vitesses à commande manuelle électromagnétique est disponible en option. 

Le coupé luxe Comète est proposé en 1952 avec une carrosserie produite par Facel-Metallon. Une version utilitaire nommée Abeille est disponible à partir de mai 1952. Celle-ci est dépourvue de chromes mais dispose d’un hayon arrière en deux parties. 

La Vedette Vendôme est produite à partir de mai 1953 avec une moteur Mistral de 3,9 litres de 95ch SAE. 105727 Ford Vedette sortent des chaînes de montage jusqu’au rachat de Ford France par Simca en 1954.

American Way of life

Avec l’aide des américains du plan Marshall, l’Europe occidentale retrouve en seulement cinq ans son niveau de vie d’avant-guerre. L’expansion économique se poursuit de manière soutenue à partir de 1950. La croissance économique annuelle est de 4,6%. L’exode rural est important, les villes s’étendent et la consommation se développe. Le mode de vie américain investit l’Europe. L’accord de Blum-Byrnes autorise la projection de films américains en France, des produits de grande consommation : chewing-gum, Coca-Cola, cigarettes… Les français découvrent le réfrigérateur, la machine à laver et la télévision. C’est le début des trente glorieuses.

La Simca Aronde

La Simca Aronde est présentée en 1951 sous le nom de Simca 9 Aronde. Avec sa carrosserie monocoque, cette voiture est une berline familiale. La Simca Aronde est élaborée chez l’emboutisseur américain Budd spécialiste des carrosseries monocoques. L’Aronde est la première vraie Simca et non une Simca-Fiat. Elle est construite de 1951 à 1955 et dotée d’un moteur Fiat de 1221 cm3 de 45ch SAE. Elle a une direction précise, légère, un bon freinage et un brin nerveuse. En 1951, la sellerie est couverte d’un tissu rayé noir et blanc qui est surnommé “le drap des déportés puisqu’il rappelle les horreurs des camps de concentration. Le tissu est alors assez vite remplacé. Le modèle rencontre rapidement le succès et des variantes voient le jour plus tard avec la Grand Large en 1953 dotée d’un moteur 1,3 litres et d’une carrosserie coupé berline. Elle est produite à 80000 exemplaires jusqu’en 1959. Les variantes break et utilitaires sont nommées : la châtelaine et la messagère pour les fourgonnettes tôlées avec ou sans fenestron, l’intendante pour la camionnette bâchée.

Les autres constructeurs ont commercialisé à partir de la fin des années 40 différents véhicules rencontrant un franc succès auprès des français comme la Renault 4cv ou encore la Citroën 2cv

L’allemagne connaît également un renouveau économique après la guerre notamment avec Volkswagen. 

En mai 1953, Volkswagen abandonne la lunette arrière en deux parties de la Coccinelle au profit d’une lunette arrière de forme ovale. La Coccinelle entame une nouvelle ère avec un nouveau moteur plus puissant. Le moteur d’1,2 litres développe 30ch. 

Ferdinand Porsche fait 20 mois de prison en France après la guerre pour crime de guerre et opportunisme du Troisième Reich, sa santé se dégrade en prison. A sa sortie, la famille retourne à Stuttgart en 1949 et travaille pour Volkswagen. Porsche reçoit d’ailleurs des royalties pour chaque Coccinelle fabriquée. 

En 1948, la première voiture portant le nom de Porsche est homologuée, il s’agit de la Porsche 356/1 Roadster fabriquée à Gmünd  en Autriche. Elle est propulsée par un moteur quatre cylindres à plat refroidi par air de 1,1 litre de Volkswagen. Sa puissance de 35ch atteignant une vitesse de 135 km/h Les première 356 sont identifiables grâce au pare-brise d’une seule pièce ayant un pli au milieu.

Ferdinand Porsche décède en 1951. Son fils et ses petits fils prennent alors les rênes de l’entreprise. 

Dans la deuxième moitié des années 50 de nombreux véhicules sont conçus et les français peuvent se permettre d’acheter une voiture. Les français découvrent la joie de partir en vacances en voiture mais également des bouchons sur la route. 

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Focus sur les véhicules produits dans les années 50